Qu’est-ce qu’une plante mellifère ?
Dans les temps plus anciens, les hommes croyaient que les abeilles récoltaient le miel dans les fleurs… d’où le nom melli (miel) fère (produire) pour ces plantes. Nectarifères serait plus juste, car les fleurs produisent principalement du nectar butiné par les abeilles.
L’appellation mellifère est bien plus large, en plus des nectarifères, elle englobe les plantes qui fournissent du pollen, de la propolis et du miellat.
« Plantes d’intérêt apicole » serait un terme plus approprié.
Les différents produits des plantes dites « mellifères »
Le nectar :
Élaboré par les fleurs « nectarifères », le nectar est composé d’eau et de plusieurs sucres. Les proportions de glucose et de fructose sont différentes d’une fleur à l’autre et détermineront la consistance du miel. Plus il y a de fructose, plus le miel sera liquide (miel d’acacia) plus il y aura de glucose il sera cristallisé (miel de bruyère).
La butineuse récolte le nectar avec sa langue, le stocke dans son jabot, et le ramène à la ruche. La longueur de la langue orientera le choix de fleurs à butiner. Malgré sa bonne production de nectar, le buddleia, aussi appelé arbre aux papillons, n’est pas visité par les abeilles domestiques de nos ruches, car leur langue est trop courte, c’est pourquoi d’autres espèces d’abeilles et les papillons dotés d’une trompe plus longue s’en chargent.
Lorsqu’une abeille rentre de mission, elle dépose le contenu de son jabot auprès de receveuses. Puis ce nectar est transmis de bouche en bouche où il est enrichi de sécrétions salivaires de chaque ouvrière. Le miel est donc le résultat d’un savant mélange de nectar et de salive de nombreuses abeilles.
Les meilleures sources de nectar : érable champêtre, colza, châtaigner, clémentinier, cotonéaster, vipérine, eucalyptus, framboisier, lavande, salicaire, luzerne, mélilot, vigne vierge, phacélie, brunelle, amandier, rhododendron, framboisier, moutarde, sophora du japon, pissenlit, sauge, thym, trèfle incarnat, trèfle blanc…
Le pollen :
Produit par les étamines des fleurs « pollinifères », le pollen est récolté par les abeilles sous forme de petites pelotes qu’elles transportent dans les corbeilles de leurs deux pattes arrière, mais aussi sur leur corps pourvu de poils.
Le pollen est la source de protéines indispensable à la colonie. Les nourrices le mélangent à de l’eau et du miel afin d’en faire du pain d’abeille qui nourrira les larves. Quand les butineuses font une bonne rentrée de pollen, la reine est stimulée par cette poussière de fleur et pond de plus belle.
Les meilleures sources de pollen : bouleau, marronnier, noisetier, aubépine, bourdaine, tournesol, coquelicot, brunelle, merisier, saule marsault, renouée du japon, bouillon blanc…
Le miellat
Récolté sur les arbres et les arbustes infestés de pucerons, ce sont les excrétions sucrées de ces incestes parasites qui sont butinées et transformées en miel. Cette substance, riche en sucres et acides aminés, est moins chargée en eau que le nectar des fleurs, mais n’empêche pas d’en faire un miel fort réputé. Les Anglo-saxons le nomment « rosée de miel ». Le miellat de Metcalfa tire son nom de la Cicadelle blanche (Metcalfa pruinosa), un insecte originaire d’Amérique qui vit aussi sur le pourtour méditerranéen. C’est le seul miel qui porte le nom d’un animal. Le miellat du maquis corse est lui aussi une pure merveille.
Les meilleures sources de miellat : le sapin blanc, les chênes.
La propolis
Récoltée par les abeilles sur les conifères et les bourgeons des arbres, la résine est transformée en propolis dans la ruche. Mélangée avec de la cire et des sécrétions salivaires, la résine devient, grâce aux abeilles, un véritable mastic.
La propolis est utilisée par les ouvrières pour lisser les alvéoles, rigidifier les rayons et boucher les entrées d’air.
Ses propriétés fongicides et bactéricides servent aussi de médicament pour la colonie.
Les meilleures sources de propolis : lierre grimpant, le peuplier tremble, les résineux.
Les plantes mellifères à privilégier à proximité de la ruche :
Les abeilles ont un rayon de butinage d’environ 3 km. À moins de se trouver dans un désert mellifère, il n’y a pas de souci à se faire pour vos butineuses pendant l’été, car elles devraient trouver bons nombres de fleurs dans leur zone d’action.
En revanche, dès que les conditions météo se dégradent (pluie, vent, froid) les abeilles s’éloignent moins de la ruche. C’est là tout l’intérêt des plantes de proximité. Si leur floraison intervient en plus pendant la période de disette (de novembre à mars), cela sera encore mieux pour vos abeilles.
Au début du printemps : il fait encore frais, mais les butineuses sont à la recherche de pollen afin de le transformer en nourriture pour les larves. Quand le pollen rentre régulièrement dans la ruche, la reine démarre sa ponte. S’il n’y a pas de pollen à proximité et si la météo n’est pas favorable, la colonie ne démarrera pas à temps lors de l’éclosion du printemps.
Un noisetier à quelques dizaines de mètres de la ruche permettra à la colonie de préparer un bataillon de butineuses pour l’arrivée des fleurs de fruitiers. En plus de nourrir la ruche, il fournira des noisettes à récolter en août et ses scions serviront au jardinier pour faire des tuteurs (principe de permaculture : un élément, plusieurs fonctions 😉 ).
Un prunus en fleur fournira du nectar et du pollen dès les premiers beaux jours.
Pour la saison d’hiver, il faut privilégier les rares plantes qui fleurissent en cette saison :
le laurier-tin, le lierre grimpant, le Mahonia
Ce sont, en plus, des plantes rustiques et n’ayant pas besoin d’entretien.
On peut noter que les plantes aromatiques comme le thym, la menthe, le romarin, la ciboulette, le fenouil, la sarriette sont très appréciées des butineuses.
De même, évitez de tondre les plantes sauvages comme le pissenlit, le trèfle blanc dans certaines parties du jardin, cela sera apprécié de vos butineuses…
Les trios gagnants :
Certains végétaux fournissent à la fois du pollen, du nectar et du miellat : les plus communs sont l’érable champêtre, le châtaignier, le pommier, le merisier, le poirier, le tilleul.
Le lierre grimpant n’est pas visité par les pucerons, mais il fournira nectar, pollen, propolis a une période sensible.
Le peuplier tremble, lui, offrira du miellat, du pollen et de la propolis.
Alors, n’hésitez plus, plantez de quoi nourrir toute l’année vos abeilles, elles sauront vous en remercier.
Pierre Javaudin.
« Une ruche dans mon jardin »
Pour une apiculture naturelle et familiale
Pierre Javaudin
Spécialiste en l’apiculture naturelle, retrouvez tous ses conseils dans son livre Une ruche dans mon jardin. Retrouvez-le sur son site : www.ruche-naturelle.fr
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Je cherche une 20-arbre (phellodendron a.
a acheter en petit contenair
1 A Marseille le 13- 14 octobre sur la Place De La Plaine(place Jean Jaurès) il a été tué plusieurs arbres mellifères. ils étaient là depuis 30ans au dessus d’un Parking ! La cause de la tuerie est de transformer la Place . les habitants ont manifesté …rien à faire !des arbres ont été décapité le dimanche et le lundi j’ai assisté au broyage je voulais savoir la durée de vie de ses arbres .
tout a fait d’accord avec vous. De plus il est interdit de planter des plantes classer envahissante et nuisible
Comment peut-on conseiller d’utiliser le Renouée du Japon quand on sait qu’elle est classée dans les pires espèces envahissantes sur notre territoire et que l’on a pas encore trouvé comment s’en dépêtrer !
la Renouée*
Chercher le naturel avec persévérance, un jour il reviendra au galot…
Les plantes mellifères à privilégier
Bonjour,
Dans la période d’hiver, de janvier à avril, le chèvrefeuille d’hiver – Lonicera nitida « frangrantissima » – est en fleurs et couvert dès qu’il fait beau, d’abeilles et d’insectes pollinisateurs. Et les oiseaux adorent les fruits.J’en ai planté à deux endroits dans mon jardin. J’en ai trois autres en attente, issu de marcottes.C’est un arbuste très résistant qui nécessite peu d’entretien.
Plus d’info sur : http://nature.jardin.free.fr/1104/lonicera_fragrantissima.html