Cet élément remplit évidemment plusieurs fonctions :
- création de compost pour amender ensuite nos cultures
- pédoépuration des eaux grises de lavages des légumes et des vaisselles faites en extérieur (avec du savon de Marseille facilement biodégradable)
- support de culture pour un arbre central, ici un asiminier trilobé, également appelé paw paw, assez rare dans notre région. À maturité, il produira des fruits comestibles ressemblant par leur forme à des papayes et ayant un goût se rapprochant de la banane.
- récupération du trop-plein des eaux de pluie ne s’étant pas infiltrées en amont dans les buttes formées sur les courbes de niveau façon mini-baissières.
- support de cultures nourricières spontanées : plantes sauvages comestibles ou dans notre cas cette année des courges venues sans aucun effort de notre part 😃
Principe de fonctionnement de notre machine à compost
Les eaux de pluie sont récupérées sur la toiture. Elles s’infiltrent sur la butte de culture placée sur la courbe de niveau. Cette infiltration se fait de manière passive grâce à l’utilisation de la pente naturelle du terrain. Puis le trop-plein vient se déverser dans la machine à compost ou son entassé toutes sortes de déchets organiques, autour de notre arbre. Un deuxième point d’eau issue d’un évier extérieur où l’on lave les légumes en provenance du jardin vient également se déverser directement dans la machine à compost.
Une fois par an, la machine à compost est vidée et le compost est utilisé sur d’autres zones, puis on recommence à stocker des matières organiques. Cette une technique très efficace pour produire du compost de qualité en peu de temps, tout en valorisant ses eaux pluviales et/ou grises, tout en donnant des conditions idéales de croissance à un arbre, et dans notre cas en irriguant une plate-bande de culture en amont.
Hormis le temps de conception préalable (le design) et d’installation, ce système ne demande quasiment aucun travail et est installé pour de nombreuses années.
Attention, n’oubliez pas que chaque ouvrage que vous installez chez vous doit être adapté à votre contexte et à vos objectifs, vous ne devez pas copier bêtement une technique, mais apprendre à utiliser le design de permaculture.
Vous aussi, créez vos machines à compost
adaptées à votre lieu !
Pour créer cette machine à compost et la placer de façon pertinente sur notre terrain, nous avons utilisé l’outil d’analyse en suivant un flux qui fait partie des 7 outils d’analyses présentés dans notre formation vidéo en ligne « Invitez la permaculture dans votre jardin ! ». Pour en savoir plus, cliquez sur le bouton ci-dessous.
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Merci beaucoup pour ce partage d’info! A quand ces petit interludes éducatifs sur la permaculture sur les chaines nationales? 😉
Bonjour,
je vis en Guadeloupe et nous sommes en train d’aménager un terrain bien en pente et surtout en climat tropical.
Ma question :
vos techniques peuvent-elles s’appliquer à ce genre de climat?
Merci.
Les techniques de permaculture en climat tropicale sont assez particulières, néanmoins les principes généraux et de design sont tout a fait généralisables à ces régions…
Les techniques de cultures en milieux tropicaux ne sont pas très compliquées, elles tournent autour de plusieurs grands axes principaux : cultiver sous un couvert forestier, gérer la biomasse majoritairement présentes dans les arbres sous ces climats plutôt que dans le sol chez nous, et avoir une gestion de l’eau adaptées…Évidemment cela demande un peu de formation…Voir les ouvrages de Mr Dupriez Hugues…Amicalement…
Très intéressant mais un détail m’a échappé: comment vider le trou de la machine à compost sans condamner l’arbre planté qui aura étendu son système racinaire à l’intérieur ?
Grace aux vidanges successives, le système racinaire de l’arbre passe sous le trou et non dedans…
Est-ce que ce système « d’épuration » est conforme aux exigences concernant les stations d’épuration individuelles ?? Je n’en ai pas l’impression, ce puits à compost me semble plutôt être une machine à polluer les nappes phréatiques, et – logiquement – totalement illégal. En plus, je ne vois pas du tout l’intérêt de faire un compostage en milieu humide : le compostage (= minéralisation d’une partie de la matière organique et formation d’humus) demande de l’oxygène, or ce milieu humide va être beaucoup plus pauvre en O2 q’un composteur « terrestre », et risque de fonctionner (très mal) en conditions anoxyques… Donc je ne comprends pas l’intérêt… maintenir un compost humide, OK, le noyer, par contre, me semble être la PIRE des solutions !!
Vous n’avez sois pas écouté la vidéo Eric, sois pas compris le propos. Nous ne sommes pas en milieu anaérobie du tout, nous sommes sur ensemble très poreux, qui infiltre, et est parfaitement oxygéné…Nous sommes bien dans des conditions aérobies ou l’on maintient le compost humide par des apports très ponctuels, je ne remarque à aucuns moment de l’année un résidus d’eau dans le fond de l’ouvrage, ni même un excès d’humidité…Deuxio, pour la pollution des nappes phréatiques vous allez trop vite…Déjà il n’a aucunes remontées hydromorphiques sur cet endroit, aucun court d’eau dans les environs, ensuite nous sommes en présence d’une véritable station de dépollution microbiennes, aidées par les vers, dont les lixiviations sont exploitées par l’arbre central…Étant moi même un ancien professionnel de l’assainissement, j’ai un tout petit peu étudié le cas avant d’agir, je ne vois vraiment pas en quoi on polluerai quoi que ce soit ici, de plus par les eaux qui sont envoyées = les flux entrants sont de plus très peu chargés car nous sommes en présence d’eau de pluie d’un coté et d’eau très peu chargée (un petit peu de terre) de l’autre…Cette technique est de plus en plus en plus utilisée aux US et en Australie pour préserver la ressource en eau et la valoriser dans le paysage avant son départ de nos systèmes, et ce, avec des eaux beaucoup plus chargées en polluants. C’est très prometteur et je pense que si le monde de l’assainissement français à un tout petit peu d’ouverture, cela pourra arriver chez nous, avec des systèmes asse différents de celui-ci bine sur, mais sur le même principe….Dans notre cas ici nous sommes pas en présence de station d’assainissement individuelle car les eaux concernées n’y sont pas pas soumises, vous mettez une station d’assainissement sur un évier de jardin et sur vos pluviales vous ? Nous ne parlons pas de légalité évidemment…avant d’avoir des phyto-épurations agrées partout, il a bien fallu qu’il y ait quelques pionniers qui expérimentent et agissent en marge de la légalité…
Je veux bien croire qu’il faille être prudent au niveau de l’assainissement des eaux, j’ai été le premier concerné pendant des années comme je vous l’ai dit, mais de là à décrire cette installation comme polluante, faut pas pousser mémé dans les orties…Merci tout de même pour votre alerte Eric 😉
OK, mais vous semblez travailler dans un milieu bien particulier : sol très aéré => forte porosité & perméabilité, pas d’aquifère, pluies sans doutes modérée (???), de ce fait la question devient : dans quelles conditions peut-on appliquer cette technique (sols argileux ?? fortes précipitations ??).
En fait, ce dont je mets l’intérêt en doute, c’est le fait d’enterrer la matière organique. Nos sols, sous climat tempéré océanique, ont pour la plupart été créés en milieu forestier, et c’est ce que je voudrais prendre comme exemple : la matière organique est présente sous forme d’un litière superrficielle, très densément peuplée d’invertébrés, de micro-organismes, de champignons, qui en assurent la décomposition en conditions parfaitement aérobie (bon, OK, je fais uns fixette sur l’O2, mais son rôle est essentiel !).
Donc à part le gain de place (qui peut être recherché par ex pour l’agriculture urbaine), quel est l’avantage de votre « machine à composter », par rapport à un épandage superficiel ou en buttes de faible hauteur ?
Nous sommes en superficiel sur cette installation. La MO n’est pas enterrée. Je crois qu’il faudrait que vous voyiez l’ouvrage peut mieux vous faire une idée. Un principe tel que celui ci n’est utilisable qu’en condition de porosité du sol correcte et exempt d’hydromorphismes. Pour la pluviométrie et la différence de texture de sol, un dimensionnement base sur un test d’infiltration et la prise en compte des facteurs climatiques est largement conseille…quand aux avantages, ils sont dans l’utilisation gravitaire et passive de l’eau, la non présence de matériaux à possibilité de colmatages, la valorisation multiple car il faut prendre en compte l’ensemble du système..néanmoins cela reste de l’épandage en surface comprarable aux techniques que vous citez, qui sont aussi valables. L’idée ici n’étant pas de prescrire une recette, car comme dans tout design de permaculture, les choix et techniques retenues sont adaptées aux contextes…cette installation n’y échappe pas…merci pour avoir fait avancer le débat Éric.
Bonjour,
Tout d’abord je tiens à vous féliciter pour tout votre travail et votre partage ! Merci beaucoup !! J’ai cependant deux petites questions :
– Dans le compost vous mettez les déchets de « poulets » ? Car j’ai toujours entendu qu’il ne fallait pas mettre les déchets de viande et autres équivalents.
-Vous drainez les eaux pluviales et eaux grises dans le compost mais en saison de pluies l’excès d’eau n’est-il pas préjudiciable à la vie microbienne et aux lombrics donc à la création de ce compost ?
Merci à vous.
Il s’agit des viscères, plumes et autres restes de la préparation de mes poulets après sacrifices…c’est très ponctuels comme apport, et ne greve en rien la qualité de mon compost.
Simplement génial, bravo ! Je suppose que ce type de tout-en-un fonctionne surtout dans un jardin d’une certaine taille mais la permaculture, ou toute forme de culture ce qui intègre la nature dans sa globalité, c’est des milliers de possibilités à adapter à chaque cas. Ce qui est sûr, c’est que plus il y aura de personnes qui produiront une partie de leur nourriture dans le respect et la connaissance du vivant, plus il restera d’espaces de « possibles » pour ceux et celles qui nous suivent. Y compris en récoltant nos graines, pas hybridées ni traitées, parce que tout part de là ! Autonomie et créativité, voilà le secret !